Les majors de conseil ont fait de l’innovation et du changement leur figure de proue et leurs outils de pointe. Nulle opportunité stratégique, nul indice précurseur de succès ne leur échappent… sur le marché de leurs clients. Mais qu’en est-il de leur propre terrain de jeu ? Les experts du conseil sont-ils armés pour repérer les disruptions potentielles de leur marché ?
Les majors de conseil à l’ère de la disruption
La disruption est un concept polymorphe né dans les années ‘90. Il s’affine au contact des technologies de l’information devenant synonyme de la capacité à se réinventer, à favoriser l’émergence d’une vision inédite sur un marché existant. Uber, AirBnB, les cryptomonnaies sont autant de phénomènes disruptifs soutenus par les outils digitaux.
Auprès de leur clientèle, les cabinets de conseil prônent l’innovation constante et l’agilité intellectuelle pour surfer sur le changement et saisir au vol les opportunités à peine formulées. Les consultants, entraînés à stimuler la clairvoyance de leurs entreprises clientes, peuvent-ils encore mobiliser la leur ?
L’univers du conseil en transition digitale
Comme nombre de secteurs, le conseil est déstabilisé par l’accélération de l’expansion numérique. La transition digitale génère des opportunités à un rythme affolant et en referme l’accès aussi prestement. Pour prendre le train en marche, les cabinets de conseil doivent veiller, anticiper, garder l’esprit ouvert et leur créativité alerte.
Les business model se transforment, de nouveaux écosystèmes apparaissent. Les plateformes d’intermédiation entre les consultants freelance et les entreprises sont en plein essor. Pour rester dans cette course pilotée par le digital, le cabinet de conseil n’aura d’autre choix que de se réinventer.
Le nez dans le guidon
Obnubilés par les disruptions des marchés de leurs clients, trop sûrs de leur propre instinct, les majors du conseil seraient-ils, paradoxalement, plus à risque d’occulter l’essentiel ? Pourraient-ils souffrir de l’effet Kodak, passant dramatiquement à côté de leur plus grande opportunité ? Ou sont-ils mieux outillés pour éviter le piège des conventions traditionnelles qui limitent la créativité des entreprises ? En bref, les cordonniers sont-ils les plus mal chaussés ?